Le modèle de la Localisation résidentielle d’ALONSO

1) Accroche

Entre proximité et coût, l’équilibre de la localisation résidentielle.

William Alonso, né en 1933 en Argentine et mort en 1999, était un urbaniste et un économiste américain. Après avoir occupé plusieurs postes dans le monde universitaire, notamment comme professeur en politique des populations à l’université Harvard, Alonso écrit Location and Land Use : Toward a General Theory of Land Rent, qui est publié en 1964. Son œuvre est importante car elle constitue l’une des premières tentatives d’expliquer le coût du logement dans les villes urbaines. En effet, le modèle de la localisation résidentielle de William Alonso, souvent appelé modèle de la rente foncière, est un pilier de l’économie urbaine

2) Un exposé des principes du modèle

Le modèle de William Alonso explique comment les ménages choisissent leur localisation résidentielle en fonction de la distance au centre-ville et du coût du transport. 

En effet, au sein du modèle de ville d’Alonso, les différents lieux ne sont considérés que par rapport à leur distance au centre et la rente foncière est plus élevée près du centre-ville en raison de la demande plus forte pour des emplacements proches des emplois et des services. La rente foncière diminue en même temps que l’on s’éloigne du centre où sont situés les emplois et avec le prix du transport qui augmentent. Donc les populations les moins aisées cherchent un compromis entre le prix de la rente foncière et le prix du transport pour trouver leur localisation optimale. Ce compromis est appelé “lieu d’équilibre”. Alonso introduit l’espace géographique dans la problématique de l’aménagement urbain. 

En outre, ce modèle aussi appelé modèle monocentrique en référence au CBD (Central Business District) permet, lorsqu’on le met en place pour deux catégories de population avec un niveau de revenu différent, une observation de la répartition des habitants :  les populations les plus pauvres se localisent au plus près du centre alors que les populations les plus aisées se localisent en périphérie du centre. Cela s’explique par le fait que le coût du transport pèse le plus aux populations les plus pauvres. 

Alonso par ce modèle, explique la répartition des différentes classes sociales dans les villes en fonction de la distance au centre-ville. 

Par arbitrage entre le prix de la mobilité pour l’accès au centre et le prix d’occupation du sol qui décroît quand on s’en éloigne, chaque ménage peut donc se localiser à un équilibre entre les deux facteurs. 

3) Une représentation du modèle

Le modèle de la localisation résidentielle de William Alonso peut se résumer avec ce graphique, avec la distance par rapport au CBD en abscisse et le prix en ordonnée :  

4) Un exemple de mise en pratique du modèle

Le modèle de la localisation résidentielle est conforme aux modèles des villes américaines comme New York et Los Angeles et est en désaccord avec celui des villes européennes comme avec Paris où les populations les plus aisées sont logées au centre de la ville. 

Schéma de la réparation des populations de la ville de Los Angeles en fonction de leur niveau de vie 

Los Angeles : 34° 3′ 8″ Nord, 118° 14′ 37.2″ Ouest 

5) Conclusion

Le modèle d’Alonso introduit le concept clé de l’importance de la localisation sur la valeur foncière et du coût des transports dans le choix des ménages.

Dans le modèle original d’Alonso, la forme de la ville est très schématique : situé dans une plaine homogène et géographiquement non contrainte, l’espace urbain s’organise de manière circulaire et regroupe l’ensemble des emplois dans un CBD (Central Business District) localisé au centre, selon une configuration typiquement américaine. Ce modèle convient à un certain type de villes comme les villes américaines mais moins aux villes européennes.

Par ailleurs, concernant les transports, Alonso ne prend en compte que la voiture et ne considère pas les autres modes de transport, ni la question de la circulation. Aujourd’hui, le modèle d’Alonso semble moins s’appliquer du fait que les emplois ne sont pas forcément concentrés dans les centres-villes (zones industrielles, zones d’activités, télétravail…).

Auteurs: VIDAL Adrien, ROUGER Raphaël

Sources:

Espace HG Fauthoux, https://espacehgfauthoux.e-monsite.com/medias/files/lecon-n-1-espaces-et-paysages-de-l-urbanisation-geographie-des-centres-et-des-peripheries-1.pdf

Wikiterritorial, Philippe Frouté, juin 2018. Les choix de localisation des hommes et des activités dans l’espace (vitrine.Les territoires et le développement économique local) – XWiki 

ANTONI, J. (s. d.). Concepts, méthodes et modèles pour l’aménagement et les mobilités [Pdf]. https://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/docs/Temis/0084/Temis-0084256/22492.pdf

Economie Régional et Urbaine, Hind Aissaoui, Louafi Bouzouina et Patrick Bonnel, Choix de localisation résidentielle, entre contraintes du marché et préférences individuelles : application à l’aire urbaine de Lyon (pages 629 à 656), 1999. https://shs.cairn.info/revue-d-economie-regionale-et-urbaine-2015-4-page-629?lang=fr

Bailly, A. S. (1973). Les théories de l’organisation de l’espace urbain (6 fig., tabl. L’Espace Géographique, 2(2), 81‑93. https://doi.org/10.3406/spgeo.1973.1384