La ville du quart d'heure

Accroche

La ville du quart d’heure, ce n’est pas aménager la ville, mais la vie urbaine.

L’OPINION

Annonce du modèle

En 2020, la crise sanitaire du COVID frappe le monde entier. Durant des mois, beaucoup de personnes sont contraintes de rester chez elles et de limiter leurs déplacements, notamment avec le quota d’une heure de sortie par jour. Une nouvelle organisation s’est ainsi créée afin d’éviter de quitter la ville en profitant des services de proximité.

Cela a permis à une idée similaire d’urbanisme de se propager, le modèle du quart d’heure de Carlos Moreno, consistant à avoir l’essentiel des services à un quart d’heure à pied ou à vélo de distance. S’il se fonde sur les travaux du planificateur américain Clarence Perry dans les années 1900, et si l’autrice américaine Jane Jacobs s’en est inspirée dans les années 1960, l’urbaniste franco-colombien Carlos Moreno promeut ce modèle de nos jours et collabore avec plusieurs municipalités dont Paris afin qu’elles puissent s’adapter à ce modèle.

Principes du modèle

Durant le XXe siècle, le développement de l’automobile a contribué d’éloigner les différentes fonctions de la ville, en dispersant par exemple les magasins, le travail, les écoles, les habitations, etc. Cela a eu des conséquences néfastes sur la vie des habitants. La crise sanitaire a donc permis de rapprocher les habitants de la ville, et d’expérimenter le modèle.

Premièrement, comme le nom du modèle le sous-entend, tous les habitants de la ville peuvent satisfaire leurs besoins à une courte distance, un quart d’heure à pied ou à vélo de rayon. Cela correspond à un ou deux kilomètres. Moreno a défini six fonctions sociales urbaines indispensables à réunir dans ce quart d’heure de rayon au lieu de les fragmenter : travailler, habiter, se soigner, s’éduquer, s’approvisionner, avoir des loisirs. Ce modèle nécessite ainsi la présence d’équipements de proximité comme des centres de soin, des écoles, des parcs, des points de restauration, des commerces de première nécessité et des bureaux. Le rapprochement de ces services implique la limitation du transport qui est le principal contributeur au réchauffement climatique.

Une autre partie importante de ce modèle est la modification de fonctions de certaines parties de la ville qui sont parfois inutilisées afin d’améliorer la vie de quartier, aspect essentiel de ce modèle. Par exemple l’école doit devenir la “capitale” de ce quartier, ainsi la ville de Paris ouvre certaines cours des écoles aux quartiers pour accueillir les habitants en dehors des horaires scolaires. Ce modèle préconise aussi de réutiliser des bâtiments ou immeubles partiellement ou entièrement désaffectés afin de servir aux habitants.

Ce modèle a pour autres objectifs de rapprocher la culture des habitants, de permettre une démocratie participative, d’adapter les commerces.

Représentation du modèle

Schéma de Yak illustrant la ville du quart d'heure

Exemple de mise en pratique

Comme écrit plus haut dans l’article, l’exemple ici est la ville de Paris.

Hôtel de ville de Paris, 5 rue de Lobau 75004

Géolocalisation : 48° 51′ 23″ N, 2° 21′ 08″ E

Conclusion

Ce modèle ne vise pas à révolutionner la ville, mais d’améliorer la vie urbaine des habitants. Si cela s’inscrit en plein dans le contexte du développement durable, cela nécessite un changement d’habitudes afin d’avoir le plus de services à portée de main, ce qui cause certaines critiques sur l’aspect utopique ce ce modèle, voire des craintes d'”emprisonner” les habitants dans leur quartier en les empêchant de sortir de leur zone d’habitation.

Auteurs : PENTECOUTEAU Alban, LE BOURHIS Gaël