Modèle Le Corbusier - Hippodamos21

Accroche

“Si le soleil entre dans la maison, il est un peu dans votre cœur…” – Le Corbusier: c’est notamment avec ce principe en tête que Le Corbusier a conçu la Cité Radieuse, vile utopique et idéale.

Annonce d’un modèle

À la suite des deux guerres mondiales, le Corbusier de son vrai nom Charles Jeanneret, architecte suisse répond à la demande importante d’habitation lors de la reconstruction de l’Europe. Faisant la synthèse de nombreux courants d’avant-garde de son époque (Ludwig Mies van der Rohe, Walter Gropius, Alvar Aalto et Theo van Doesburg), il vise à poser les bases solides de l’architecture moderne.

Il critiquait en grande partie les styles classiques des villes et urbanistes de son époque, qu’il trouvait trop figés et déconnectés des enjeux modernes. Il s’inscrit ainsi parmi les urbanistes qui s’intéressent en premier aux fonctions et usages de la ville. Les bâtiments doivent répondre en priorité aux besoins essentiels des habitants, en mettant l’usager au cœur de l’organisation de son projet.

Enfin, il défend également le lien entre la fonctionnalité et l’esthétique des bâtiments. Il était en mesure de créer des lieux où la forme et l’harmonie des éléments permettent à la fois de répondre aux besoins vitaux des habitants (matériels) tout en apportant aux besoins psychologiques via l’esthétique des bâtiments. Le Corbusier est l’architecte du contraste : il aime associer des idéologies et des concepts semblant contraires (Ombre/lumière, Transparence/opacité, nature/béton). A travers ces nombreux travaux, il pose la base de son urbanisme notamment dans sa cité radieuse.

Les principes du modèle

Les éléments techniques caractéristiques de l’œuvre de Le Corbusier :

La construction sur pilotis (circulation libre sous les bâtiments et insertion de parc jardins)
Les toits terrasse (création d’un espace culturel sur les toits)
Le plan libre (L’utilisation de structures en poteaux et dalles, en acier ou en béton armé, permet d’enlever les murs porteurs et les cloisons fixes. Cela libère l’espace et rend son aménagement indépendant de la structure.)
Les grandes fenêtres larges (grande ouverture du bâtiment sur la ville, omniprésence de la lumière)
Les façades libres (pas de balcon ou de corniche, grande façade conçue uniquement de dalle de verre)

L’organisation structurelle des villes :

L’urbanisme selon Le Corbusier cherche à organiser la ville de manière rationnelle, avec des zones dédiées à différents usages (résidentielles, commerciales, récréatives). Le Corbusier conçoit l’unité d’habitation comme une combinaison de logements privés et d’espaces collectifs, permettant de répondre aux besoins de la vie quotidienne tout en créant une forme de communauté urbaine. Chaque unité accueille environ 2 700 habitants. Ces unités incluent des services complets : crèches, écoles, soins médicaux, ravitaillement, et circulation mécanique verticale. Il cherche à intégrer des services communautaires (éducation, santé, commerces, loisirs) directement dans les zones résidentielles pour limiter les déplacements et améliorer le confort des habitants.

Seule 12 % de la surface est bâtie présentant ainsi une forte densité, laissant 88 % du terrain libre pour les activités piétonnes et les espaces verts. Il préconise la création de parcs au pied des tours d’habitation et sur les espaces publics. Il est aménagé pour le bien-être des habitants, avec des espaces de jeux, des terrains de sport et des espaces verts ouverts au public. Ces espaces doivent être intégrés autour des unités d’habitation pour offrir un environnement sain et agréable.

La représentation du modèle

Selon les principes cités ci-dessus, le Corbusier dans l’un de ces plans dessine la cité radieuse qui est selon lui la ville idéale illustrant ces principes fondamentales.

Un exemple de mise en pratique du modèle

N’ayant pas eu l’opportunité d’appliquer ses idées à l’échelle d’une ville, Le Corbusier a néanmoins pu les appliquer au travers d’un certain nombre d’édifices à fonction résidentielle et industrielle. Parmi eux, on retrouve les Maisons de la Weissenhof-Siedlung. Ce projet, situé au n° 2 Bruckmannweg sur les hauteurs de Stuttgart, a vu le jour au cours de l’année 1927. À travers cette construction composée de 2 édifices réalisés en 1927, les grands principes du modèle pour une architecture nouvelle de Le Corbusier sont représentés. À savoir : la présence de pilotis visibles, de murs colorés, et d’ouvertures vers l’extérieur tout en longueur. Mais également d’un plan libre avec l’absence de cloisons fixes et d’un toit-terrasse au sommet du bâtiment accueillant une petite bibliothèque et un jardin.

Conclusion

Certaines idées du Corbusier soient encore très pertinentes aujourd’hui. La nature en ville est un point important à préserver et bien mis en avant dans ses travaux. La présence des services de proximité au sein des quartiers résidentielles est une idée extrêmement pertinente et encore grandement appliquée à ce jour. Les solutions comme les pilotis et les toits terrasse sont des solutions intéressantes mais ne pouvant pas être généralisées.
Cependant, il est aujourd’hui controversé. Son organisation structurelle prévoie le « Business Centre » isolé à l’écart de la ville, forçant ainsi un grand nombre d’habitants à se déplacer. Le Corbusier ne prévoyant pas de transport en dehors de la voiture, ce genre de trajet quotidien créerait de constants embouteillages lors des heures de pointe. Ses unités d’habitation accueillant 2700 résidents en théorie n’est pas sans défaut non plus. Cela crée une trop grande concentration de la population, et une hauteur démesurée. Ainsi, il est préférable de se limiter à des immeubles moins denses et moins hauts permettant la mise en œuvre d’écoquartiers.
Le Corbusier a été très influent au cours du XXème siècle. Cependant, ses modèles ont trop souvent été appliqués partiellement, dérivant sur des problèmes dans les quartiers populaires, comme celui du nord de Marseille.

Auteurs : GEORGE Yohan, LEYS Aymeric, HOUZIAUX Benoït