La ville selon Robert OWEN

Robert OWEN propose un modèle communautaire permettant de développer les zones inutilisées afin d’augmenter la puissance politique d’un pays.

Annonce du modèle

Robert Owen (1771-1858) est considéré comme un des pères fondateurs de l’urbanisme utopique et du socialisme européen. Durant sa jeunesse, il côtoya la misère de la classe ouvrière en travaillant dans des usines. Grâce à son mariage il devient co-propriétaire d’une fabrique. Il a alors commencé à instaurer des réformes sociales inspirées de ses jeunes années. Il a notamment théorisé un modèle d’habitat idéal. Selon Owen la société, en s’opposant à la nature humaine, empêche les Hommes d’êtres rationnels. Il est donc crucial de repenser la conception de nos villes pour permettre à l’Homme d’utiliser les machines pour exécuter les tâches pénibles et d’exploiter leur plein potentiel. C’est en ce sens qu’il théorise un habitat nouveau pour un homme nouveau.

Ainsi, la ville parfaite devrait, selon ses idées, être une communauté coopérative autogérée, où les conditions de vie et de travail des habitants seraient la préoccupation principale. Cette représentation du bien-être passerait par une harmonie entre l’Homme et son environnement, en rejetant l’idée de société de consommation, en recherchant une égalité entre les personnes.

En 1800, il prend la direction de la filature et du village de New Lanark, qui prospère et devient un exemple de socialisme utopique. Puis en 1825 il lance le projet de New Harmony, qui est son projet le plus ambitieux.

Principes du modèle

Tout d’abord nous allons nous intéresser à l’organisation structurelle du modèle imaginé par Owen. Celui-ci est conceptualisé autour de 2 axes majeurs : la production alimentaire et l’éducation. Pour que le modèle fonctionne, ces points sont étroitement liés. Dans des établissements autonomes de 500 à 2000 personnes, la ville est construite autour des espaces communs comprenant notamment les bâtiments dédiés à l’alimentation, à l’éducation et au culte. Les lieux d’habitation sont bâtis autour des espaces communs et séparés des sites de production par des jardins. Cette disposition a pour but de donner des conditions de vie décentes pour les ouvriers tout en éduquant et élevant les enfants ensemble. Au fur et à mesure de leur cursus ils effectuent des tâches industrielles afin de participer à la vie communautaire.

Nous allons maintenant découvrir comment ce modèle répond à la problématique de la société. D’après Owen, les agissements de l’homme sont en désaccord avec ce que son intelligence lui suggère de faire, ce qui est source du mal-être. Le but du modèle est donc d’éduquer les Hommes à utiliser la puissance industrielle pour réaliser les tâches éreintantes. De plus, un minimum vital est garanti, ce qui répond à la problématique du paupérisme. En effet, cela permettrait de supprimer les aides sociales en une génération. Tous ces éléments mis bout à bout sont à la base d’un individu nouveau qui permet l’élaboration d’une communauté plus altruiste, égalitaire et efficiente.

Ainsi tous ces changements à l’échelle de l’individu vont mener à la création d’une nouvelle ère communautaire. A l’échelle du pays, ce modèle de communauté permet, selon l’auteur, d’augmenter la population en occupant des terres jusque-là inexploitées. Cela permettrait donc ainsi de multiplier “plus de dix fois la force et la puissance politique du pays”. Malgré cela, il y aura toujours une séparation des classes sociales avec d’un côté les personnes travaillant dans les usines et les champs et de l’autre celles travaillant dans l’administration, l’éducation, la santé.

Représentation du modèle

Exemple de mise en pratique

Modele new harmony

Il appliqua son modèle en 1825 aux USA et fonde sa propre colonie. Mais rapidement, plusieurs facteurs tels que l’absence de l’argent et de vie privée, ont mené ce projet à sa perte. Au bout de 3 ans, il perdit quatre cinquièmes de sa fortune et dû rentrer en Europe.

Conclusion

Pour conclure, nous avons observé que le schéma de pensée d’Owen répond à deux problématiques majeures que sont la pauvreté et l’éducation et présente ainsi de multiples avantages. En revanche, celui-ci présente également des failles : en effet, ne voulant pas rester dans la théorie, il a appliqué son modèle en 1825 aux USA et a fondé New Harmony, qui n’a pas fonctionné comme il le souhaitait. Cela démontre bien qu’un modèle reste un objet conceptuel qui, lorsqu’il est mis en pratique, n’aboutit pas forcément à la réalisation prévue.

Auteurs : CROSNIER Guillaume, BUTTIN Nathan, BANON Aurélien