Accroche
« Die zentralen Orte in Süddeutschland » (Les Lieux centraux dans le sud de l’Allemagne).
Introduction
Le modèle de Christaller et Lösch correspond à la théorie des lieux centraux. Cette théorie permet de prendre conscience de l’espacement et des inégalités. Le modèle a été exposé en premier par le géographe Walter Christaller en 1933 puis par August Lösch en 1940. Christaller est un géographe Allemand et Lösch est un économiste Allemand, ils sont tous deux du 20ème siècle.
Ce modèle christallérien est une théorie spatiale cherchant à expliquer la hiérarchie des villes, selon leurs tailles, leurs localisations et leurs fonctions. La théorie est fondée sur la distinction entre des centres, qui sont le siège d’une offre de biens et de services, et des périphéries où réside la demande, la population utilisatrice. Ce modèle est formulé dans un espace homogène, c’est à dire dans un espace où on se déplace de manière identique et à la même vitesse dans toutes les directions et dans lequel des formes géométriques régulières identiques se déduisent les unes des autres. Ce modèle fonctionne sans tenir compte des comportements culturels et psychologiques des populations. Ce modèle permet alors de déduire qu’en théorie les villes dans lesquelles vivent ces populations s’organisent spatialement en réseaux hiérarchisés qui fonctionnent en vertu de trois principes souvent appelés des logiques.
Les théories de Walter Christaller ont été reprise par le parti nazi auquel il adhère en 1940.
Les principes
Le modèle de Christaller et Lösch repose sur 3 principes.
Le premier étant le principe de marché, il découle de la loi économique de l’offre et la demande. La ville permet la création et la consommation de richesses. Dans la ville, la population se regroupe et échange entre chacun. Plus une ville offre de biens et de services, plus son « aire d’influence » en tant que « lieu central » est étendue. L’espace étant homogène, l’optimisation de la répartition des villes s’explique par leur localisation aux centres et aux sommets de figures hexagonales régulières. En effet, en plus de lui-même, chaque « lieu central » situé au centre d’un hexagone dessert six « lieux centraux » aux sommets de cet hexagone. Mais chaque « lieu central » situé au sommet d’un hexagone appartient également à deux autres hexagones adjacents (figure 1). Par conséquent, pour Walter Christaller les « lieux centraux » situés aux 6 sommets d’un hexagone sont desservis à raison d’un tiers par trois « lieux centraux » situés dans trois hexagones adjacents.
Le deuxième étant le principe administratif, il est censé résulter d’une organisation spatiale pyramidale de lieux centraux secondaires autour d’un lieu central principal. Walter Christaller situe les lieux centraux secondaires à égale distance du lieu central principal sur les sommets d’un hexagone. Chaque lieu central situé au centre de l’hexagone principal exerce son pouvoir administratif et politique sur six lieux centraux secondaires.
Le troisième principe est le principe de transport, il est censé résulter de la recherche de l’économie dans les déplacements entre les « lieux centraux ». Afin de réduire ces frais au minimum Walter Christaller propose d’aligner les « lieux centraux » secondaires entre les «lieux centraux » principaux sur les diagonales qui joignent les centres des hexagones initiaux (figure 1). Chaque « lieu central » situé au centre d’un hexagone dessert six « lieux centraux » situés sur les côtés qui l’entourent. Inversement, chaque « lieu central » situé sur l’un des 6 côtés d’un hexagone est desservi pour moitié par les deux « lieux centraux » localisés dans les hexagones adjacents au côté où il se trouve.
Représentations du modèle



Mise en pratique du modèle
Une étude a été réalisée sur la région du Mans. Nous avons ici une représentation graphique des principales villes de la région. Des cercles proportionnels au nombre d’habitants y ont été dessinés.

Les lieux centraux de la Sarthe se situent autour du Mans. La Flèche, Sablé, Sillé, Mamers, La Ferté-Bernard et St-Calais sont les sommets de l’hexagone. Ecommoy, Beaumont, Bonnétable, Loué, Connerré et La Suze forment les petites villes situées au milieu des triangle du Mans et de deux sommets d’hexagone les plus proches. On constate donc que la théorie de Christaller et Lösch est vérifiée pour cette région. Cependant, les sommets ne se situent pas à distances égales et les petites villes ne sont pas exactement au centre des triangles mais cela n’empêche en rien la validation du modèle pour cette région.
Conclusion
Ce modèle qui tend à assurer, par la répartition régulière des villes, la satisfaction optimale des besoins de la population, est un modèle concret et réaliste de l’aménagement d’une région. Mais, il faut veiller à la vitalité des petites villes pour maintenir la base de la hiérarchie afin d’éviter que les grandes villes fassent le vide autour d’elles.
Par ailleurs, le modèle étant une représentation simplifiée de la réalité, il imagine un espace géographique non différencié, une plaine homogène, où la densité de population est uniforme, où tous les habitants ont le même revenu. Or, le territoire peut comporter des irrégularités de par les monts, les vallées et donc n’est pas une plaine homogène. De plus, une population uniforme où tous les habitants ont le même revenu semble irréaliste. Mais l’hypothèse d’un comportement rationnel des individus, qui cherchent à se procurer les biens et les services au meilleur coût et s’approvisionnent donc au centre le plus proche est une réalité. Ce rôle fonctionnel qui permet de minimiser les coûts est celui présent dans les villes.
GOURSAUD Lucie, RENARD Pauline
Sources
Modèle christallérien, Wikipédia
Le système urbain du Mans, exemple de système christallérien, Persée
Le modèle de Christaller et les espaces interstitiels du Massif central