La ville selon Lewis Mumford

En route vers des villes durables et plus humaines : la nécessité de la communauté, de la nature et de la diversité selon Lewis Mumford.

Les principes du modèle :

Le modèle de la ville selon Lewis Mumford repose sur différents principes qui sont pour lui fondamentaux. Ces principes visent à créer des environnements urbains plus durables et plus fonctionnels. En premier lieu, Mumford met l’accent sur l’importance de la communauté et des interactions sociales. La ville doit être un lieu où les individus se rencontrent, échangent et créent des liens forts. Pour que cela soit possible, la création d’espaces publics accessibles pour tous, tels que des parcs, des places ou des marchés, est essentielle. Mumford prône une harmonie entre la nature et l’urbanisme. Il considère que les espaces verts sont essentiels pour le bien-être des habitants.

Un des principes clé du modèle de Mumford est la diversité fonctionnelle des quartiers. Selon Mumford, la banlieue ne doit plus être une zone « dortoir » où les habitants viennent trouver le calme après leur quotidien situé majoritairement en ville. La banlieue se doit de devenir plus autonome et attractive. Les zones résidentielles, commerciales et industrielles doivent coexister de manière équilibrée pour créer des villes vivantes et dynamiques.  Cette coexistence se fait évidemment dans les limites des caractéristiques locales de la ville (une ville comme Amsterdam a un réseau hydrographique plus développé que Madrid). L’objectif est aussi de réduire l’importance de l’automobile en réduisant les déplacements quotidiens.

Mumford insiste également sur l’importance de l’échelle humaine dans la conception d’une ville. Sa vision se traduit tout d’abord par un élargissement des villes, tout en resserrant les banlieues, ce qui engendrerait une réduction de la densité de population dans les villes. Par ailleurs, ce redimensionnement doit garantir une certaine proximité des lieux de vie aux différentes commodités essentielles des populations dans les « anciennes banlieues » sans oublier l’aspect esthétique des futurs bâtiments. Il souligne par ailleurs, le besoin de conserver l’âme de chaque quartier afin que chacun garde une identité.

Représentation d’un modèle de parc où les personnes peuvent créer des liens forts selon les principes de Mumford

Superkillen, le parc du vivre ensemble” à Copenhague dans le quartier de Nørrebro, a été ouvert en 2012. La première partie du parc s’appelle le “Carré Rouge”. Cette partie est consacré principalement au sport. La deuxième aire possède un sol totalement bétonné avec des lignes blanches ondulées. Dans cette partie du parc, les personnes se rassemblent pour des moments d’échanges, de détente ou aussi de jeux de société. La troisième et dernière partie est un “parc vert” avec du relief où les personnes peuvent avoir des activités sportives ou avoir des activités extérieures (barbecue, pique-nique …).

Le modèle de la ville selon Lewis Mumford regorge d’idées pour la planification urbaine. Ce qu’on retient surtout, c’est l’importance de la communauté, l’intégration de la nature dans l’urbanisme, et la nécessité de quartiers diversifiés et fonctionnels. Effectivement, certains aspects du modèle peuvent être adaptés ou doivent même être écartés selon les contextes spécifiques de certaines villes. Par exemple, réduire la dépendance à l’automobile peut s’avérer être une tâche ardue dans des villes déjà très urbanisées et dépendantes des infrastructures routières. Malgré cela, les principes proposés par Mumford restent pertinents et inspirants pour bâtir des villes plus humaines et durables.

Auteurs: PERAN Matéo & VILAIN Thomas

Sources:

Lewis Mumford, What Is a City? Mumford

Centre ville en mouvement, Superkillen le parc du vivre ensemble